Test du VTT Santa Cruz Bronson
> Test initialement publié dans Vélovert – Texte & photos : Nicolas Baisin
Après les « hits » Hightower LT et Nomad apparus l’an passé, le Bronson avait de plus en plus de mal à respirer au sein d’une armada Santa Cruz toujours plus impressionnante. A tel point qu’on se doutait qu’une nouvelle version du fameux enduro allait débarquer pour lui redonner un peu de peps. Et on ne s’est pas trompé puisque le nouveau Bronson vient de faire son apparition.
Test du Santa Cruz Bronson : le Bronson se ‘‘nomadise’’
Considéré il y a peu encore comme l’un des vélos d’enduro les plus cotés du marché, le Santa Cruz Bronson a vu son territoire se réduire radicalement avec les arrivées successives des Hightower et autre Nomad. Deux concurrents indirects qui ont récolté de très bonnes critiques l’an passé. En effet, avec ses roues de 29”, le Hightower a littéralement cartonné à sa sortie, un succès soudain presque déroutant pour Santa Cruz. Notamment au sein du team EWS, les pilotes le considérant comme l’arme fatale sur les compétitions, reléguant ainsi le Bronson au rôle de simple faire-valoir. Un coup dur dont il ne se relèvera pas, surtout avec l’arrivée du nouveau Nomad qui lui fermera dans un deuxième temps les portes des pistes ludiques et typées « bike-Park », jusqu’alors sa chasse-gardée.
Sa crédibilité en ayant pris un coup, c’est avec un tout nouveau châssis que le Bronson renaît finalement de ses cendres. Un châssis qui ressemble à s’y méprendre à celui du fameux Nomad avec sa suspension VPP (pour Virtual Pivot Point ndlr) placée juste au-dessus du boîtier de pédalier. Un look à la « V10 », très agressif mais dont le débattement reste raisonnable puisque le bike affiche 160 mm à l’avant et 150 mm à l’arrière.
Si certains avaient fantasmé sur un changement de taille de roues, le Bronson reste fidèle au 27,5”. « Pour garder cet ADN de vélo joueur et ludique », comme on l’évoque chez Santa Cruz. Pas de 29” donc, mais paradoxalement il est indiqué que le vélo est aussi compatible avec le format 27,5”+ et ses pneus en 2.8. Niveau géométrie, le vélo évolue logiquement afin de coller aux standards actuels. A savoir un bike rallongé dont les angles pourront varier en fonction de la position sur laquelle l’amortisseur sera fixé. En effet, la biellette dispose de positions High et Low qui procurent au vélo un angle de chasse allant de 65,4 à 65,1 degrés.
Comme d’habitude chez Santa Cruz, le cadre est disponible dans deux versions de carbone appelées C et CC qui viennent compléter une offre en aluminium d’entrée de gamme. Les fibres utilisées sont les mêmes que sur les VTT tout suspendu Hightower et autres Nomad, seule une nouvelle cosmétique sur le tube de direction permet désormais de les différencier au premier coup d’œil. Une cosmétique qui change totalement lorsque l’on parle du « Juliana Roubion », la version féminine du Bronson. Car depuis plusieurs années maintenant, Santa Cruz propose ses vélos dans des configurations adaptées à la morphologie des filles, changeant au passage d’appellation mais aussi de settings de suspension et de composants relatifs aux différents points de contact.
Pour notre part, c’est sur la version « Bronson XO1 Reserve » que nous avons pu prendre nos marques. Un modèle commercialisé au prix de 8 599 euros et dont les roues sont des… Reserve comme son nom l’indique. Ce sont les roues carbones fabriquées par Santa Cruz. Des cercles haut de gamme qui se veulent plus tolérants que ceux des anciennes Enve montées autrefois sur les Santa Cruz.
Impressions du Santa Cruz Bronson
Si, en statique, le Bronson ne se différencie presque pas du Nomad, on note en revanche une vraie évolution une fois à son guidon. Plus court et moins radical, le 150 mm de la marque californienne affiche un profil plus sage et plus propice au pédalage. On le constate immédiatement d’ailleurs sur des parcours de liaison en montée régulière. L’angle de selle est plus adapté et on est bien mieux posé sur le Bronson lorsqu’il s’agit de prendre du D+.
Niveau suspension, le VPP est fidèle à lui-même et répond bien au pédalage. Mais on ne va pas vous le cacher longtemps, le périple organisé par Sylvain Miailler, le local de l’étape et ambassadeur Santa Cruz, était plutôt basé sur le principe de remontées en navettes. Cependant, en descente, on a vraiment pu prendre la mesure de la machine. A savoir un bike « collé au sol » dont la sensibilité de suspension fait une nouvelle fois penser au… Nomad.
Le vélo est sain et bien équilibré, si bien qu’il ne faut pas longtemps pour se sentir à l’aise à son guidon. Seul le poste de pilotage démesuré en 800 mm de large a de quoi nous refroidir sur certains passages entre les arbres. Sur un terrain raide, exigeant et technique le vélo s’est montré à son aise et très régulier dans ses performances. Précis et rigide, on sent que ce Bronson nouvelle version fait partie de ces vélos qui se magnifient au contact de pilotes engagés. Evidemment plus sympa à rouler en position « low », le VTT donne l’impression que le centre de gravité n’aurait pas pu être mieux reparti. Pour les habitués des roues de 29”, le passage au 27,5” se fait relativement bien, confirmant que le VPP de Santa Cruz n’a pas pris une ride.