Les 24H du Mans vélo avec Vincent du staff Alltricks
Le 23 Août à 15h était donné le coup d’envoi des 24h du Mans vélo sur le mythique circuit Bugatti du Mans.
Les 24 heures vélos c’est près de 3000 coureurs français et étrangers répartis en plusieurs catégories : Défi solo, Défi duo, Défi prestige (équipe de 4), Sportive (équipe de 6) et Loisir (équipe de8)
Vincent Chef Produit route chez Alltricks et son équipe L’Essor –Fitnext – Mulebar ont participé à cette course dans la catégorie reine (La sportive) et l’ont remporté !
Retour sur cette course avec Vincent :
Pour débuter, peux-tu nous présenter les membres de ton équipe et le circuit ?
Nous étions 6 coureurs de niveau assez homogène, d’abord Guillaume Mouchard (Auber 93) un jeune coureur Espoir excellent spécialiste du cyclo-cross, Mickael Suchaux (Périgueux Dordogne) excellent coureur de 2ème catégorie, Fabrice Joudioux (OC Val d’Oise) coureur de 3ème catégorie habitué au cyclo-sportives « Ultra », Mickaël Craz (Lagny) lui aussi excellent coureur de 2ème catégorie et enfin Alexandre Gaspari (SCO Dijon) qui évolue en 1ère catégorie DN1 et très en forme ces dernières semaines.
Nous portions les couleurs de l’ESSOR, (société parisienne spécialisée dans le ravalement de façade), FitNext (site de coaching en ligne) et Mulebar marque de barres énergétique bien connu des sportifs.
Le circuit sur le papier semble sans difficultés, mais une fois dessus, c’est autre chose ! En effet, le circuit étant à découvert et la piste très large, nous sommes très exposé au vent. Il y a d’autre part la célèbre « Dunlop », une longue courbe a droite suivie d’un « pif paf » gauche droit d’une pente moyenne de 4.5%, juste après la longue ligne droite des stands. Le profil n’est pas ahurissant mais je vous garantie qu’après 10 tours « la Dunlop », elle pique !
15h départ de la course, comment cela se passe t-il ?
A 15h la pression monte ! Les coureurs sont appelés à se placer une quinzaine de minutes avant le départ sur la gauche de la piste, dans la ligne droite des stands. Les mécaniciens eux se placent à l’ opposé vélo en mains.
Au coup de feu c’est la folie ! Les coureurs s’élancent en courant vers leur machine a l’image des 24h du mans moto ! Un pur spectacle !
Comment sont donnés les relais et combien en avez-vous fait au total ?
Chaque équipe est libre de gérer ses relais comme elle le souhaite, les coureurs doivent se faire passer une cellule chrono dans les stands, à l’arrêt, après avoir respecté une vitesse maximale de 20 km/h tout au long des stands. La vitesse étant chronométré et surveillée par les commissaires au radar. Autant dire que c’est parfois un peu la cohue !
De notre côté nous avions décidé de laisser Guillaume faire le départ, en tant que crossman il est habitué aux départs violents et aux efforts sur une heure. Ensuite chaque relayeur allait passer des relais entre 1h et 1h30 suivant l’état de fraicheur sur les huit premières heures, car à l’avant ça roule très vite et la Dunlop revient très vite elle aussi ! Une fois la nuit tombée nous avons essayé de nous caler sur les plus grosses équipes pour relayer en même temps qu’elles pour ne pas perdre trop de temps a la sortie des stands.
Quels ont été les moments forts de cette course ?
J’ai envie de dire qu’il y a 24H de moments forts! Première montée d’adrénaline dès le premier relais où une incompréhension avec les oreillettes nous a fait perdre presque un tour complet. Après avoir réussi à revenir dans la course, nous sommes restés dans le haut du classement durant toute la nuit, ce qui était un peu inespéré pour nous.
Le plus haletant a surement été les deux dernières heures. Nous étions tous les 5 dans les stands à suivre le dernier relais d’Alexandre qui a réussi à tenir le groupe de tête et gagner le sprint contre 5 autres équipes. Grâce à ce magnifique finish nous terminons second au scratch !
Personnellement comment as-tu vécu cette course ?
Hé bien en fait c’était tout nouveau pour moi donc je ne savais pas du tout comment aborder ce genre de course. Déjà il y’a le sommeil qui est un des paramètres les plus difficile à gérer. Nous n’avions pas de quoi dormir en dehors du box et il a fallu la jouer spartiate. Personnellement je n’ai pas dormi mais juste somnolé quelques heures après mon relais de nuit. Il y avait beaucoup de bruit et de la lumière en permanence.
Ensuite l’alimentation est aussi compliquée puisqu’il faut éviter une digestion trop longue et prendre ses relais avec l’estomac rempli, du coup un cake salé et un cake sucré fait maison auront suffit pour les 24H, en mangeant très régulièrement en petite quantité et en buvant beaucoup. Le risque de fringale était quasi écarté.
Côté course ce n’est pas très différent des courses habituelles, par contre quel plaisir de rouler sur un circuit comme celui-ci ! Etant motard j’ai pu optimiser au mieux les trajectoires ce qui m’a permis de ne jamais mettre un coup de frein tout au long du circuit. Le plus plaisant reste le relais de nuit que j’ai pris aux alentour de 3h du matin. La nuit les repères ne sont plus les mêmes, l’éclairage est suffisant pour voir à peu près et la vitesse est plus élevée que de jour grâce a l’absence de vent. C’est d’ailleurs souvent là que les records du tour tombent !
A l’avant de la course ça roule très fort, puisque sur 24H la vitesse moyenne est de 41.5 km/h, du coup il vaut mieux être bon rouleur et se préparer en conséquence. Ma préparation cet hiver sur la piste du Vélodrome national de St-Quentin-en-Yvelines a donc porté ces fruits car j’ai amélioré ma puissance ma résistance et ma fréquence de pédalage
Côté matériel, pour quel développement avais tu opté ?
Côté matos, c’est simple ! Roues de 60mm minimum a boyaux gonflés a 10 bars de pression étant donné la qualité du bitume, grand plateau de 53 dents et 11 dents de rigueur !
Au final, ton équipe termine deuxième au scratch et premier dans la catégorie sportive. J’imagine que tu es très satisfait ?
Oui nous terminons second du scratch derrière l’équipe Payname de quatre hommes, c’est une grande satisfaction car sur le papier nous étions loin de faire figure de favoris et que rien ne présageait un tel résultat aux vues des premières heures de course ! Au final nous avons comme les vainqueurs fait une course intelligente et avons su profiter de la prétention des grosses écuries qui ont manqué de beaucoup d’humilité dans leur façon de courir.
Pour finir peux- tu nous donner les chiffres clés de ta course
Pour commencer que je n’ai pas eu les relais les plus faciles à gérer, à chaque fois que j’ai du prendre mes relais j’ai dû combler du retard accumulé sur des erreurs tactiques.
J’étais donc le quatrième relayeur et j’ai fait un premier relais samedi à 18H15 :
(http://www.strava.com/activities/185052888 )
- 1H30
- 61.8 Kms
- 41.5 Km/h moy
- 169 Fc moy
- 89 tr/min moy
2ème relais dimanche à 1H30 du matin :
(http://www.strava.com/activities/185052884)
- 1H23
- 57..7 Kms
- 41.5 Km/h moy
- 160 Fc moy
- 91 tr/min moy
3ème relais dimanche à 9h00 :
http://www.strava.com/activities/185052893
- 1H53
- 78.3 Kms
- 41.5 Km/h moy
- / Fc moy
- 89 tr/moy
Au total pour nous c’est 24’02’26.129 de course, 239 Tours de 4,185 kms à 41.6 km/h de moyenne soit 1000.22 kms (record 2013 battu), un record du tour à 5’20.493, 16 arrêts aux stands, 3 pleins de Sans Plomb 98, 6 trains de pneus et 3min de sommeil.
Pour résumer c’est une excellente expérience, enrichissante au niveau humain mais aussi physiquement, car mine de rien on repousse certaines limites physiques et je me suis une nouvelle fois surpris moi-même. Merci aux Sponsors pour leur soutient mais aussi à nos accompagnateurs qui nous ont soutenus moralement, tout au long des 24H, et ont su mettre l’ambiance a n’importe quelle heure, même la nuit !