Swimrun : la discipline qui explose
Le Swimrun est LA discipline en plein essor depuis un an en France et depuis plusieurs années en Suède et en Suisse. Comment ça se passe ? Quel équipement adopter ? Suivez le guide.
Qu’est-ce que le swimrun ?
Le swimrun qui veut dire « courir-nager » est une course en binôme qui mélange natation en eau vive et trail dans des paysages magnifiques. Cette pratique est née en Suède en 2002 suite à un pari entre amis lorsqu’ils se sont mis au défi de relier l’île de Utö à l’île de Sandhamn à pied et en nageant le plus rapidement possible, une distance de 75 km qui implique de traverser plusieurs îles. Ils étaient deux équipes de deux et les derniers arrivés payaient l’hôtel et l’addition aux gagnants. La première fois, ils ont mis 29h en faisant surtout de la marche puis ils ont décidé de renouveler l’expérience chaque année qui a suivi. En 2006 ils décident de professionnaliser l’événement et c’est aujourd’hui devenu la course de référence en swimrun sous le nom d’Otillö qui signifie « d’île en île » en suédois. C’est là que se jouent les championnats du monde auxquels participent 120 équipes provenant d’environ 25 pays.
Le swimrun est une discipline idéale pour les fans de sport outdoor et de nature, une façon différente de découvrir un endroit avec des points de vue que l’on ne verrait pas depuis les chemins traditionnels.
La nature est plus importante que l’effort en lui-même, et c’est bien là l’esprit du swimrun : la découverte d’endroits inaccessibles et le partage d’une folle aventure sportive avec son binôme.
C’est une compétition exigeante puisque l’eau avoisine souvent les 10° et les distances sont longues. Il faut sans cesse se réadapter à un milieu différent, passer de la position allongée à debout et inversement, courir en combinaison et nager avec des baskets aux pieds… Cela nécessite d’être bien entraîné et de savoir gérer sa course au mieux.
De nombreux triathlètes, trailers et marathoniens en quête de nouveaux défis s’essaient à cette nouvelle discipline.
Le swimrun se développe énormément et les courses se multiplient en Europe et en France depuis 2015. Les formats sont divers et offrent de petites et grandes distances qui rendent les épreuves plus accessibles. Les débutants seront heureux de pouvoir choisir une course dans le sud de la France avec une natation en Méditerranée pour ne pas souffrir des eaux glacées.
L’équipement pour le swimrun
Pour profiter de sa course dans les meilleures conditions, il est indispensable d’avoir un équipement adapté et étudié en fonction de la stratégie que vous aurez définie avec votre binôme.
Les concurrents portent une combinaison néoprène dite combinaison swimrun avec laquelle ils courent, elle est donc le plus souvent coupée aux jambes et parfois aux bras pour un maximum de confort pendant la course à pied. La combinaison utilisée n’est pas trop épaisse et souple au niveau des épaules et des hanches pour pouvoir nager et courir facilement, un renforcement au niveau des fesses est conseillé pour les parties où il faut parfois glisser sur les rochers. Les marques comme Orca ont développé des combinaisons spéciales avec un zip à l’avant et à l’arrière facilitant l’ouverture sur les grosses portions de course à pied parce qu’on on a vite chaud ! Et cela permet de gagner du temps lors des transitions sans avoir besoin d’enlever le haut de la combi et de le remettre à chaque fois.
Des poches seront utiles pour y mettre le ravito et les accessoires obligatoires comme un sifflet, une boussole et un boitier GPS).
La nage s’effectue avec les baskets aux pieds, les chaussures de running doivent être légères et confortables avec un tissu alvéolé qui permet à l’eau de s’évacuer facilement pendant la course à pied. Des crampons sont nécessaires pour ne pas glisser sur les rochers quand on entre ou sort de l’eau.
Les concurrents peuvent emmener tous les accessoires qu’ils souhaitent pour les aider (plaquettes, palmes et pull boy sont autorisés) pourvu qu’ils les portent avec eux pendant toute la course. Ici tout est question de stratégie : les plaquettes oui par exemple mais attention aux douleurs de bras et d’épaules en fin de course !
Il faudra trouver un moyen d’accrocher ces accessoires au mieux pendant la course pour ne pas qu’ils gênent : le pull boy et les plaquettes pourront s’accrocher à la cuisse ou à la taille pendant la course à pied.
A noter que certains courent avec des chaussettes de compression qu’ils trouent aux pieds pour évacuer l’eau plus facilement.
Enfin, dernier élément pour compléter la panoplie du parfait swimrunner : la corde qui va relier les deux membres de l’équipe. Cela permet au plus rapide de tracter le moins rapide dans l’eau mais aussi à pied. Cela lui évitera aussi d’attendre son partenaire et d’avoir froid.
Les courses
2016 a vu fleurir les courses dans toute la France et 2017 accueillera encore de nouvelles courses comme à Marseille, au lac de Salagou dans le Languedoc, à Estérel Saint Raphaël… Pour retrouver toutes les courses dans le monde, voici le calendrier 2017.
Celle qui reste la plus mythique est celle d’Ötillö : une course extrême avec 9 équipes au départ lors de la première édition et 120 équipes aujourd’hui. Elles viennent de plusieurs pays se challenger et profiter de la beauté sauvage du paysage, dans ce pays aux 30.000 îles sur l’archipel de Stockholm. Il s’agit de 75 km dont 10 km de natation avec 26 îles à traverser. Au tout début, seulement une ou deux équipes terminaient la course et petit à petit les coureurs ont appris à s’équiper et préparer les transitions. Chacun y allait de son accessoire (bouée et matelas gonflables) et aujourd’hui ils ont tous le même équipement : pull boy et plaquettes minimum. C’est aujourd’hui sur cette course que se déroulent les Championnats du Monde, les premiers terminent en 8h30 et les derniers en plus de 13h00.
Cette course est réputée comme étant la plus dure dans cette discipline avec une natation pas facile dans une eau glacée avec des vagues, du courant, du vent et des portions de course à pied sur chemins et hors sentiers.
Pour y accéder il faut être monté sur les podiums d’une des 5 courses qualificatives ou tirés au sort parmi les recalés. Une épreuve qui se mérite pour avoir la chance de vivre une expérience unique !
Quel avenir pour le swimrun ?
Au vu de l’ampleur que prennent les courses de swimrun, il serait possible que la pratique soit rattachée à la Fédération Française de Triathlon qui encadre déjà les disciplines enchaînées. Cela permettrait en effet d’encadrer les courses et les entraînements et de développer la pratique auprès des jeunes. C’est une évolution naturelle et l’apparition de règles est inévitable mais ne va-t-on pas perdre ce côté spontané, libre, l’essence même de la discipline ? Affaire à suivre…
Voici en image les Championnats du monde 2016 à Otilo :