Le vélo couché
Connaissez vous l’histoire du vélo couché ?
Le vélo couché ou « vélo horizontal » que l’on voit apparaître sur nos routes depuis quelques années n’est pourtant pas une création récente.
C’est dans les années 1930 que Charles Mochet, inventeur dont l’entreprise est installée à Puteaux, crée pour son enfant un vélo couché à quatre roues puis un vélo à deux sièges et quatre roues, le « vélocar » ancêtre de son « vélomobile » qui connaîtra le succès en France pendant les années d’occupation. Il crée ensuite son premier « vélocar » à deux roues de 50 cm de diamètre et d’un siège ajustable. Sur cette machine, la position du cycliste est allongée sur le dos, les jambes sont à l’horizontale pour pédaler (pédalier à l’avant de la machine), il repose sur un siège.
Quant au guidon vélo, il se trouve en général au dessus des genoux.
Convaincu de l’efficacité de son vélocar, Charles Mochet va participer à des courses cyclistes pour s’y confronter à des vélos traditionnels et prouver la supériorité de sa machine.
Les résultats vont être conformes à ses espérances : en 1933, le « Paris-Limoges » est remporté par Manuel Morand sur un vélocar. Le 7 juillet 1933, Francis Faure bat sur cette machine le record de l’heure à vélo, en parcourant la distance de 45,055 km.
La bonne fortune de Charles Mochet prend fin lorsque cet inventeur génial décède le 3 juin 1934 à l’âge de 54 ans, après que l’UCI (Union Cycliste Internationale) ait décidé en début d’année de ne pas homologuer le record de l’heure de Francis Faure et d’interdire ce type de vélo dans les courses, ce qui marquera probablement un frein au développement du vélo couché.
Le flambeau sera repris par Georges Mochet, le fils de Charles, pour lequel lorsqu’il était enfant Georges avait créé son premier vélo à quatre roues pour lui apprendre à faire du vélo sans trop de risques et qui allait être à l’origine du vélocar.
L’entreprise Mochet va continuer à fabriquer des vélos couchés ; dans les années 1950, elle sortira des « voiturettes à moteur » (les « sans permis » de l’époque) et quelques motos.
C’est au début des années 1980 que vont sortir les premiers vélos couchés commerciaux, dont certains modèles complètement carénés qui vont aller de records en records de vitesse, atteignant aujourd’hui prés de 135kmh (vitesse lancée atteinte sur le plat entre 2 points distants de 200 mètres)
Le vélo couché retrouve quelques adeptes, encore peu nombreux, ce qui fait que ce vélo n’est fabriqué qu’en petites quantités, essentiellement en Europe , et reste cher.
Et pourtant, les avantages du vélo couché sont nombreux et vraiment intéressants :
Sécurité
Le centre de gravité très bas lui confère une bonne stabilité et une excellente puissance de freinage (freins à disque), sans le risque de basculer comme sur un vélo classique par-dessus le guidon. En cas de choc frontal, ce seront les membres inférieurs qui vont encaisser le choc, ce qui n’est pas en soi idéal, mais certainement mieux qu’un choc sur la tête.
Confort
La position allongée du « véhiste » (nom donné à l’utilisateur d’un vélo couché) est beaucoup plus confortable que sur un vélo classique : fini le mal de dos, fini le mal de cou, fini le mal aux épaules, finis les problèmes d’entrejambes (le siège est plus confortable qu’une selle). La plupart des douleurs que connaissent les cyclistes n’existent pas sur le vélo couché.
Santé
Le vélo couché est beaucoup moins contraignant pour le cœur.
La récupération est meilleure et plus rapide.
Aérodynamisme
Il est bien meilleur et la vitesse plus élevée. De plus, on peut continuer, toujours grâce au centre de gravité très bas, de pédaler dans les virages. Le vélo couché a une très bonne tenue de route. On peut atteindre facilement des vitesses de l’ordre de 45kmh à 50kmh. Ceci même sur parcours vallonnés. En revanche, dans les côtes plus prononcées, le poids plus lourd du vélo couché et le fait de ne pas pouvoir se mettre en « danseuse » jouent plutôt en sa défaveur par rapport au vélo traditionnel.
Plaisir
Le pilotage est très agréable grâce à une très bonne visibilité vers l’avant à 180°, sans contrainte sur le cou. En revanche, la visibilité dans le dos est très réduite.
Il est possible de parcourir de longues distances en profitant pleinement des paysages traversés, grâce au confort, au champ visuel et à la fatigue moindre.
En conclusion, cela vaut le coup d’essayer le vélo couché. Mais attention, si vous l’essayez, vous allez l’adopter ! Passée la petite appréhension du début pour l’apprentissage du pilotage (qui ne va durer qu’une demi-heure), c’est la promesse de sensations nouvelles et très agréables qui s’offre à vous.