Test du VTT Cube Stereo Hybrid 120 race 500
> Test initialement publié sur Vélovert – Texte > Julien Nayener & Photos > Richard Bord
Cube est l’un des acteurs les plus dynamiques du marché quand on parle d’électrique en général et spécialement de VTTAE. La gamme du fabricant allemand est absolument prolifique, elle va du Fat au XC orienté loisir ou compétition jusqu’à l’enduro.
Nous, on s’arrêtera cette fois à la case «Trail», particulièrement bien remplie, avec pléthore de modèles en 120 et 140 mm de débattement, dont certains sont spécifiquement dédiés aux femmes (les «Sting»). Dans cette profusion de vélos, il n’est pas toujours simple de faire le tri. Pour s’y retrouver, Cube utilise des appellations à rallonge, qui ne sont pas des plus poétiques, mais qui permettent, une fois qu’on y est plus familier, de savoir à quel destrier on a à faire.
Bon, on vous épargnera les moindres détails pour nous concentrer spécialement sur le Stereo Hybrid 120 Race 500 qui nous intéresse ici. Le nom «Stereo» renvoie à la famille Trail des VTT tout suspendu (ou enduro quand le vélo est en 160 mm) de chez Cube. Pas besoin d’être sorti de Saint-Cyr pour décrypter à quoi renvoie le mot «Hybrid», même chose pour le «120» qui renseigne sur le débattement. Enfin, «Race» signifie qu’on est face à un vélo équipé de composants «milieu de gamme» et «500» que celui-ci se dote d’une batterie de 500 Wh. Vous avez suivi ? Pour aller un peu plus loin dans les présentations, on ajoutera que ce Stereo est équipé de roues en 29 pouces. Cependant, la plus petite taille (16 pouces) reçoit elle des cercles en 27,5”. A moins d’être allergique à l’orange, visuellement, le Stereo fait son petit effet. Et cette robe flamboyante se double d’une finition de belle facture pour ce niveau de gamme.
Le cadre en alu triple butted a beau être le plus basique chez Cube (placé en dessous de la version HPA d’un standing plus élevé), il apparaît soigné avec des soudures plutôt discrètes et des passages de gaines assez fluides à l’exception d’un cheminement un peu scabreux au niveau du triangle arrière. L’intégration de la batterie Bosch Powertube (qui s’est généralisée chez le fabricant germanique) apporte sa pierre à l’édifice en n’étant pas désagréable à l’oeil, en plus des autres atouts liés à cette construction : à savoir notamment, une rigidité accrue et un centre de gravité abaissé. Quant à la cinématique de suspension, de type 4-Link, elle est un grand «classique» éprouvé chez Cube.
Cube Stereo : D’abord accessible
La marque allemande propose plusieurs tailles de cadres – en l’occurrence cinq ici (du 16” au 23”) – et un guide à l’attention de l’acheteur pour l’aider à faire le bon choix. Sur le papier, c’est un atout, en pratique, ça ne ne lève pas toujours tous les doutes. Ainsi, pour notre mètre 78, on s’est décidé pour un Stereo en taille 17”. Excellente option pour celui qui recherche prioritairement la maniabilité ; en revanche, celui qui préfère les vélos avec davantage d’empattement se sentira un peu recroquevillé et il sera sans doute plus judicieux de se tourner vers un 19”. Choisis ton camp !
Dans notre cas, la position sur le vélo s’est donc révélée très redressée, même après avoir éliminé l’essentiel des spacers placés sous la potence. Pas vraiment taillé pour évoluer nez dans le guidon, le Cube… Mais celui-ci se distingue par son confort au pédalage. Loin d’être élitiste, vous aurez compris que ce Stereo se veut avant tout accessible, c’est le même constat qui prévaut quand on évoque son comportement.
Facile à diriger, le vélo se place aisément, notamment dans les petits enchaînements. Sa géométrie sage se révèle ici une excellente alliée. Tant mieux pour ceux qui n’ont pas le bagage technique le plus étoffé de la planète ; à l’inverse, ceux qui sont plus aguerris trouveront matière à s’amuser à son guidon. Cependant, le poids de la machine (plus de 24 kg quand même) nécessitera dans tous les cas d’avoir un peu de muscles pour garder la maîtrise.
Viser plus haut…
La gamme Cube Stereo Hybrid 120 compte neuf vélos au total. A noter d’ailleurs que l’un d’eux est strictement identique à celui de notre test… hormis la couleur, devenue plus sobre (noir et bleu). Il existe également trois déclinaisons de châssis en carbone dont la version HPC SLT 500 qui s’échange contre près de 7 000 euros.
Pour se heurter aux vraies limites du VTT Cube, il faut emmener celui-ci sur un terrain plus accidenté. Dans la caillasse, le vélo rappelle qu’il ne développe que 120 mm de débattement. Les suspensions réglables sur trois positions, qui brillent par leur confort mais pèchent par leur côté un peu trop linéaire, se révèlent en effet un peu justes pour une pratique VTT technique engagée. Sur les chocs les plus violents notamment, la fourche Fox Rhythm, bien qu’estampillée VTTAE, arrive assez vite en butée. Bref, il convient de revenir à une certaine sagesse ou à d’autres contrées, plus hospitalières…
D’autant que l’absence de tige de selle télescopique freine aussi les ardeurs. Le cadre du Stereo est bien prévu pour en accueillir une, mais elle n’est pas présente de série. A choisir, on aurait volontiers «sacrifié» certains composants pour bénéficier de cet équipement qui nous semble devenu indispensable, a fortiori sur ce type de vélo. Cependant, hormis ce manque, Cube a rendu une très bonne copie. Une remarque qui vaut pour la motorisation Bosch Performance CX qu’on ne présente plus avec son display Purion à la fois ergonomique et lisible. Et si on ne veut se préoccuper de rien hormis de son pilotage, le mode E-MTB est là pour délivrer la puissance nécessaire en fonction de la pression appliquée sur les pédales.
Autre satisfaction sur le Stereo, le train roulant, un élément toujours fondamental. Les roues en 30 mm de large et compatibles Tubeless Ready nous ont paru à la fois fiables et suffisamment rigides pour résister aux contraintes de l’électrique. Quant aux pneus, la marque allemande a choisi les Schwalbe Nobby Nic avec leur profil privilégiant l’accroche. Leur section en 2.6 nous semble également pertinente car on bénéficie d’un certain compromis : les enveloppes sont plus roulantes qu’un 2.8 et plus tolérantes qu’un 2.3 ou un 2.4. Bref, elles sont totalement adaptées au programme de ce Stereo, un VTTAE qui ne séduira pas forcément les meilleurs techniciens mais dont le caractère facile peut clairement plaire à un grand nombre de pratiquant.
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