Test du VTTAE Commencal Meta Power
Test publié initialement dans le magazine Vélovert – Texte > Thibaut Simon & Photos > Nico Brizin et Thibaut Simon
Petite parenthèse pour parler de gros débattement et de moteur. Remarquez, le faire avec Commençal, l’une des marques majeures (voire la seule) à bouder volontairement le cross-country, ça aurait plutôt tendance à nous amuser. L’autre raison est un peu plus sérieuse : elle se nomme Meta Power, le premier VTTAE de la marque, forcément très attendu et logiquement très typé, avec des choix forts. On a enfin roulé avec. Et il nous reste comme un petit goût de piment dans la bouche …
Le test du Commencal Meta Power
Tiens, bizarre. J’ai déjà roulé sur ce vélo, moi ? Étonnamment, je me surprends dès les premiers instants à avoir l’impression d’être totalement chez moi sur ce Meta Power. Rarement un vélo m’a mis aussi vite en confiance sans jamais l’avoir roulé avant. Incontestablement, le bestiau est très bien dessiné. En tous les cas, au moins pour moi… La géométrie (une taille XL, parfaite pour mes 190 cm), ou la position qu’offre des points d’appuis bien pensés, tout est accueillant sur ce Commençal et il n’est pas nécessaire de passer des kilomètres à s’y habituer pour avoir envie d’attaquer et pour prendre du plaisir.
Alors certes, Léa (communication et marketing chez Commençal), enduriste généreuse, me sert de guide sur les premières spéciales de la journée. J’ai tout le loisir d’envoyer pour rester au contact, sans me soucier du terrain que je découvre. Pour autant, je me sens bien et je découvre un vélo franc et sain, avec un comportement parfaitement lisible.
Le Meta Power se prend en mains très facilement, surtout pour un électrique à grand débattement. L’équilibre des masses est intéressant et ceci n’est certainement pas étranger à mes premières bonnes sensations, d’autant que nous évoluons tout de suite sur une spéciale assez rapide et qui virevolte beaucoup, avec énormément de changements de direction, de passages où il faut mettre un peu d’angle. L’équilibre de la monture est très bon, le centre de gravité également. On ne ressent absolument aucune force perturbatrice quand on bouge la bête dans tous les sens, lorsqu’il faut virer subitement ou sauter d’appel en contre-appel. Ce qui permet évidemment de toute de suite rouler libéré, de gagner en aisance dans le pilotage.
Cette facilité est aussi appréciable pour un pilote expérimenté que pour un novice. Le premier pourra d’autant plus attaquer sans se soucier de rien, l’autre pourra se sentir tout de suite en confiance, avec l’impression
que le vélo est une vraie aide dans les parties chaudes, techniques ou cassantes. Un premier bon point. Le poste de pilotage est une véritable invitation à l’attaque. On a envie de jouer avec en permanence. Et ça tombe bien, le vélo n’en demande pas moins. Car il est aussi précis et relativement vif pour un électrique. Il suffit de choisir une trajectoire pour s’y engouffrer sans hésiter. Il est clair que la monte de pneus Maxxis High Roller apporte beaucoup en terme de précision et de grip. A mon goût, et pour l’avoir déjà souvent testé sur des VTTAE, c’est certainement l’un des meilleurs pneus pour sublimer un vélo électrique fait pour engager.
L’amortisseur à ressort du Meta Power encaisse tout sans broncher. Il offre un grip impressionnant, une tenue et une précision de l’arrière à toute épreuve. Si il facilite la vie du pilote sur les petits chocs et les impacts moyens, il donne pourtant l’impression de chahuter son pilote sur les gros impacts ou sur les successions rapides. Je ne suis peut-être pas assez radical pour lui… Mais attention, il n’y a rien d’handicapant pour autant, surtout rien de préjudiciable dans le pilotage.
La monture passe partout, elle ne refuse aucun obstacle, que ça soit à basse ou haute vitesse. Pavasses, cassures, marches… j’ai l’impression que tout est facile et l’excitation continue encore à monter. Les runs suivants se passent sur une spéciale plus lente, mais bien plus cassante et mes sensations se renforcent. Je me sens bien, le vélo avale tout et c’est un vrai bonheur de le piloter dans la pente et sur les terrains hostiles. Je suis déçu d’arriver déjà au bout, les doigts et les poignets endoloris par les gros impacts successifs, mais l’esprit détendu par le plaisir que m’offre le Meta.
Le lendemain, on revient. Et j’ai déjà hâte. Rien ne change, si ce n’est que l’on s’arrête cette fois régulièrement pour faire des photos. Ça casse le flow, ça pertube le rythme et je me sens moins serein que la veille sur quelques passages dont je me souviens très bien. Un constat, le Meta Power n’est pas un vélo de fainéant, ni de pilote passif. Si le pilote ne fait pas le boulot, le vélo ne va pas tout faire tout seul. D’un certain point de vue, c’est rassurant. Cet enduro pur et dur, et aussi facile soit-il à prendre en mains, doit être piloté.
Mieux, je constate que plus on roule fort, mieux c’est et plus il offre du plaisir. En même temps, Commençal n’a pas conçu un vélo pour la randonnée. Côté équipement, tout est cohérent, tout tombe sous le sens. J’apprécie particulièrement la puissance et l’endurance des freins Code et de leurs disques de 200 mm. Et quitte à parler d’équipement, il faut bien admettre qu’à 4 999 euros, on n’est déjà souvent tombé sur des choses plus contestables… De A à Z, l’enthousiasme n’est pas retombé. Ce Meta Power est tout simplement génial. Oui je pèse mes mots. Joueur, réactif, capable d’encaisser beaucoup de choses, précis et sain : ça fait beaucoup de qualités pour un même vélo, mais c’est bien une réalité. Bien sûr, on ne va pas vous dire que c’est le vélo idéal pour rouler en plaine (on a essayé, on a trouvé le temps long…), mais c’est clairement le vélo parfait pour s’offrir des bonnes doses de plaisir et d’adrénaline en montagne, en mode chrono comme en mode découverte. Pour finir si vous voulez partir en vacances avec votre VVTAE Commencal Meta Power, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil du côté des porte vélos électriques.
La gamme Commencal Meta Power
La famille comprend trois niveaux de montage, sur la base du même cadre et du même moteur. On vous a parlé de la version Race, la plus haut de gamme. Vient ensuite la version Essential de ce VTT tout suspendu à 4 499 euros, elle aussi avec un amortisseur à ressort, mais une transmission Sram GX ou des freins Guide RE. Enfin, une première version Origin existe à 3 999 euros, avec une fourche Yari, des freins et une transmission Shimano Deore.