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Test du VTT Focus Raven 2
> Test initialement publié sur Vélovert – Texte et Photos > Thibaut Simon
Horreur ! De la triche électrique dans un vélo de cross-country ? Et pourquoi pas une bonne dose d’EPO dans les fesses tant qu’on y est ? En sortant ce concept intermédiaire et toujours unique sur le marché à ce jour, Focus a jeté un pavé dans la mare. Oui, le Raven2 est un pur crosseur… et oui, il a bien une assistance électrique minimaliste avec le fameux système Fazua. Mais est-ce bien compatible ? Si le concept est intriguant, croyez-nous, il n’est pas dénué d’intérêt, loin de là ! Reste à savoir à qui il s’adresse…
Notre avis du VTT Focus Raven 2
Là, on parle d’un sujet sensible et on a bien conscience que cela peut engendrer une levée de boucliers ou, au minimum, de l’ironie. Peut-on vraiment marier l’esprit du cross-country, c’est-à-dire fondamentalement la logique du dépassement de soi et de l’effort pur et simple, avec toute notion d’assistance artificielle ? À l’évidence, ce que Focus a voulu faire avec ce Raven2, c’est rompre avec tous les codes et proposer une offre vraiment disruptive pour tenter de créer une sorte de nouvelle pratique. Carrément.
Mais comme nous avons ce VTT cross country dans les mains, on ne va pas philosopher outre mesure, d’autant qu’il y a peu de chances qu’un illuminé se présente un jour au départ d’une course de XC avec cette monture, sans qu’on l’empêche de prendre le départ…
Donc, on est plutôt bienveillant quant au concept, ne serait-ce que par curiosité. Et le cœur du vélo, ce qui autorise Focus à proposer un “véritable XC électrique”, c’est évidemment le fameux moteur Fazua, minimaliste, beaucoup plus léger qu’un moteur central classique, sans aucune résistance au pédalage mais évidemment, avec des performances incomparables avec un système Bosch, Shimano, Brose ou Yamaha.
Niveau puissance du VTT Focus Raven 2
Ici, on parle de 60 Nm de couple, d’un pic de puissance maximum à 400 W et, surtout, d’une autonomie de seulement 250 Wh. Ce qui interdit toute comparaison avec les autres systèmes électriques. C’est bien un nouveau positionnement et Focus a choisi d’utiliser cette solution légère et alternative sur un semi-rigide en carbone, le plus léger possible, construit sur la base du “vrai” Raven2 de XC. La géométrie et l’équipement sont eux aussi purement orientés XC.
Nous avons pesé le vélo à 15 900 kg avec pédales, ce qui, là aussi, place le Focus sur un nouveau segment. En effet, en action, on a la tête dans le guidon, posé comme pour prendre le départ d’une course. La fourche de la gamme RockShox propose une petite centaine de mm de débattement et le poste de pilotage est presque austère (pas assez large à notre goût, donc peu propice à l’amusement). L’assistance, qui ne génère quasiment aucun bruit, est on ne peut plus discrète. Là où les choses sont vraiment étonnantes, c’est que celle-ci est aussi très discrète dans le comportement et dans la manière de gérer la puissance.
Il y a quatre modes, sélectionnés sur une commande elle aussi minimaliste, sans aucun écran et en utilisant un code couleur. Un mode neutre (sans assistance) puis trois niveaux de consommation. Mais jamais on ne ressent d’à-coup, de véritable puissance. Il n’y a pas d’explosivité. Le feeling est très naturel et on a juste l’impression d’avoir des jambes de feu. Il n’y a guère que le mode “Rocket” qui peut rappeler un peu l’assistance d’un moteur plus connu. Mais attention à ne pas trop rester sur cette option, au risque de faire fondre la réserve comme neige au soleil ! De toute façon, on ne pilote pas ce vélo comme un autre VTTAE, ce qui change radicalement la manière de consommer l’énergie.
Pour conclure sur notre avis du VTT Focus Raven 2
Le comportement du VTT nous rappelle toujours que l’on est sur un XC. Son confort largement perfectible impose de lever les fesses au maximum, ce qui pousse le pilote à être plus dynamique et à naturellement appuyer un peu plus fort. Le fait que l’assistance ne soit pas explosive entraîne le même effet. On est beaucoup plus actif physiquement que sur un autre VTTAE. Du coup, on tape moins dans la pile. On doit appuyer dans les relances, en sortie de virages et après les freinages. Certes, on est aidé, mais c’est (surtout sur le premier mode) à peine palpable.
